Le budget de l’institution Présidence de la République Démocratique du Congo pour l’exercice 2019 tel que voté au Parlement est de l'ordre de 134 milliards de Francs congolais, soit 77,10 millions USD.
Au 31 mai 2019, le rapport des états de suivi budgétaire du Ministère du Budget renseigne que cette institution a payé ses dépenses à hauteur de 131, 997 milliards de Francs congolais soit, 75,55 millions USD, contre les prévisions linéaires de 56 milliards de Francs congolais soit 32,12 millions USD. Ce qui fait un taux d’exécution de 235,17%.
Comparativement aux prévisions linéaires, au 31 mai 2019, en cinq mois seulement de gouvernance, la Présidence de la République a utilisé près de 100% de son budget annuel 2019, soit 97,98%. C’est la rubrique fonctionnement de l'institution, qui a connu un taux de paiement en dépassement de 391%. Un acte de gestion qui viole l'article 38 de la loi régissant les finances publiques en République Démocratique du Congo.
Cependant, sous l’ancien président de la République, Joseph Kabila, le paiement des dépenses de cette institution en mai 2019 se situaient à 39,460 milliards de FC soit 23,91 millions USD contre une prévision linéaire de 38,409 milliards de FC soit 23,27 millions USD. Ce qui fait un taux d’exécution de 102,73%. Par rapport au budget annuel voté au Parlement, à hauteur de 115 milliards de FC soit 69,8 millions USD, le taux d’exécution des dépenses de la présidence a été de 34,24% à fin mai.
Le monitoring de l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), sur les états de suivi budgétaire du ministère du Budget de fin mai 2019 met en exergue l’accroissement des dépenses des institutions politiques, notamment celles de la Présidence de la République (75,55 millions USD), la primature (15,57 millions USD), l'assemblée nationale (39,21 millions USD), le sénat (13,52 millions USD), les gouvernorats des provinces et les assemblées provinciales (312,67 millions USD). Dans l'ensemble, les institutions de la république ont coûté environ 456,52 millions USD au trésor public entre janvier et fin mai 2019.
Pour assurer la rémunération des cabinets des gouverneurs des provinces, le pouvoir central a assuré un paiement de 44, 3 millions USD, révèle rapport du Ministère du Budget.
Par contre, les dépenses d’investissement tant sur ressources propres et extérieures, la contrepartie aux projets des Ministères pro pauvres (santé, éducation, agriculture, développement rurale, énergie) n’ont connu aucune exécution. Ces Ministères n’ont payé que les dépenses de rémunération et de fonctionnement des services.
La primature dépense 7, 8 millions pour son fonctionnement
Alors, le pays vit sans Gouvernement, la Primature a payé les dépenses pour son fonctionnement à hauteur de 7,8 millions USD contre une prévision linéaire de 4,8 millions USD soit un taux d’exécution de 162%. Pour l’instant, le trésor public finance les dépenses pour le fonctionnement des cabinets de deux premiers Ministres : Bruno Tshibala, qui assure l’intérim et sylvestre Ilunga avec son équipe, qui attend son entrée en fonction.
En analysant, l’exécution du budget de l’Etat à fin mai, il s’observe que la gestion budgétaire reste opaque, le non-respect des lignes budgétaires prive les secteurs pro pauvres de moyen de mise en œuvre des politiques publiques.Il est important que la Présidence de la République respecte ses lignes budgétaires et que le principe de discipline budgétaire soit respecté par tous les services publics afin d’accroitre les investissements publics vers les secteurs pro pauvre.
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