Les budgets et les financements publics sont l’affaire de tous les citoyens congolais
, y compris les enfants et les jeunes. Ils sont les ayants-droits des services conçus par le gouvernement pour répondre à leurs besoins dans les secteurs clés tels que l’éducation, la santé, l’approvisionnement en eau potable et en électricité. Par conséquent, les populations doivent savoir comment les budgets sont mobilisés, alloués et exécutés.
C’est ce qui a motivé l’agence spécialisée dans la protection de l’enfant UNICEF à organiser le 25 septembre à Kinshasa en collaboration avec le Ministère du Budget, un atelier d’informations sur l’allocation des services sociaux de base. Son objectif a été de sensibiliser les populations sur les dépenses publiques et sur l’importance de la prise en compte de la dimension « enfant » dans les questions budgétaires, contribuer au dialogue sur la mobilisation des ressources en RDC et comment l’espace budgétaire pourrait être amélioré. Thème choisi est « comment accroître les ressources pour donner de meilleures opportunités aux enfants congolais ? ».
Constat de l’UNICEF
Selon l’Unicef, ces dernières années les taux d’accès à l’éducation et aux soins de santé ont progressé en RDC. Ceci se reflète par l’accroissement du taux de scolarisation et par la réduction des taux de mortalité infantile et de prévalence de certaines maladies endémiques. Cependant, les performances des secteurs de la santé et de l’éducation ne sont pas encore satisfaisantes, car d’importants défis restent encore à relever.
Il reste un déficit infrastructurel et l’offre est aussi limitée qu’inégalement répartie sur le territoire national. Le milieu rural est moins nanti. Les niveaux bas de salaires affectent aussi la qualité des services offerts.
Ces problèmes se justifient par le faible taux d’exécution du budget alloué à l’éducation et à la santé en 2013. Durant cet exercice budgétaire, les dépenses de l’éducation se sont situées à 14,8% et de la santé à 6,1%. Les dépenses par capital pour la santé étaient de 2.790 fc par enfant et pour l’éducation à 27.514 Fc par élève du primaire et secondaire.
En plus, l’Unicef constate que de 2009 à 2013, les recettes publiques sont passées de 16,8% à 21% du produit intérieur brut (PIB). Cependant, les industries extractives contribuent faiblement aux recettes fiscales du pays, alors qu’elles sont le principal levier de la croissance de l’économie depuis 2002.
Toutefois, les montants alloués à la santé et à l’éducation ne suffisent pas. Et les ménages continuent à financer significativement la scolarisation et la santé. A titre indicatif, la part des ménages dans le financement de l’éducation est estimée à 76%, d’après le rapport d’étude du système éducatif national 2012, RESEN en sigle.
Les ressources du pays sont majoritairement consommées par la rubrique « rémunération », qui a représenté plus de 90% des dépenses engagée en 2012 et 2013. La part réservée aux dépenses d’investissement est quasiment faible, alors qu’il y a un important déficit infrastructure à résorber.
Pour assurer une bonne éducation et une bonne couverture sanitaire universelle, l’Unicef propose au gouvernement congolais d’augmenter les allocations budgétaire dans ces deux services sociaux en fonction de leurs stratégies; de bien exécuter le budget et de rendre compte à la population.
Pour assurer plus de transparence et un meilleur suivi des dépenses publiques, le renforcement de la chaîne de dépense, organiser des évaluations budgétaires et accélérer la révision de la nomenclature, pour tenir compte des stratégies et plans opérationnels sectoriels.
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