Le projet de loi des finances de l’exercice 2019 est présenté en équilibre en recette et en dépenses à 10 352,3 milliards de CDF,
soit un taux de régression de 0,01% par rapport à son niveau de 2018 de l’ordre de 10 353,2 milliards de CDF. Appliqué au taux de change moyen annuel de 1 747,8 FC/USD, il représente une enveloppe globale de 5,9 milliards de dollars américains.
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Cadrage macroéconomique
Les prévisions économiques du gouvernement, à travers le ministère du Budget, indiquent qu’en 2019 le cadre macroéconomique devrait rester stable, avec une croissance économique de 5,6% contre 4,2% estimée pour 2018. La stabilité du marché de change devrait se poursuivre en 2019 avec une dépréciation attendue de 4,98% contre 7,10% en 2018. Le taux de change moyen annuel se situerait à 1 747,8 FC/USD et celui fin période pourrait atteindre 1 790,3 FC/USD.
Quant aux autres agrégats du cadrage macroéconomique ayant servi à l’élaboration du budget 2019, le ministère du Budget a tablé sur un Taux de croissance du PIB : 5,6% ; Déflateur du PIB : 7,2% ; Taux d’inflation moyen : 12,4% ; et un PIB nominal : 96,678 milliards de CDF.
Niveau des recettes de 2019
La structuration de recettes se présente comme suit :
· Recettes du Budget général : 9.604,9 milliards de CDF contre 8.927,9 milliards de CDF notés en 2018, soit un taux d’accroissement de 7,6%.
· Recettes des budgets annexes : 169,7 milliards de CDF contre 917,2 milliards de CDF en 2018, soit une régression de 81,5%
· Recettes des comptes spéciaux : 577,8 milliards de CDF contre 508,1 milliards de CDF notés en 2018, soit un taux d’accroissement de 13,7%.
Les recettes du budget général comprennent les recettes internes de 8 443,9 milliards de CDF et les recettes extérieures de 1 161,0 milliards de CDF. Les recettes internes sont constituées des recettes courantes de l’ordre de 8 293,9 milliards de CDF, soit un accroissement de 25,6% et les recettes exceptionnelles de 150,0 milliards de CDF, soit un accroissement de 100% par rapport aux prévisions de 2018.
Projection de dépenses de l’Etat
Pour l’exercice 2019, l’Etat congolais prévoit d’affecter ses ressources de la manière suivante :
· Dépenses du budget général : 9 604,9 milliards de CDF contre 8 927,9 milliards de CDF votés en 2018, soit un accroissement de 7,6%;
· Dépenses des budgets annexes : 169,7 milliards de CDF contre 917,2 milliards de CDF votés en 2018 soit une régression de 81,5%;
· Dépenses des comptes spéciaux : 577,7 milliards de CDF contre 501,1 milliards votés en 2018, soit un accroissement de 13,7%.
S’agissant des dépenses du budget général, le gouvernement rapporte qu’elles comprennent : la dette publique et les frais financiers pour 608,5 milliards de CDF ; et, les rémunérations pour 3 565,4 milliards de CDF, soit 37,7% d’accroissement aux prévisions de 2018 situées à 2 590,0 milliards de CDF et 43,0% des recettes courantes.
EDITO : Il est temps que le système de gouvernance change en RDC
La faible culture politique et la perte de sens de l’Etat (pas de civisme fiscal, pas de déontologie des services publics) durant des décennies ont produit une administration défaillante et corrompue. Le manque de moyens (budgets de fonctionnement trop faibles, salaires indécents très faibles effectifs de personnels peu ou pas formés et souvent pas immatriculés à la Fonction publique, mauvaise répartition géographique des services administratifs et judiciaires défavorisant les zones rurales) et de volonté politique ont conduit à une mal-gouvernance généralisée.
Qu’il s’agisse des services d’état civil, du cadastre, de la justice ou d’autres services publics, l’accès du citoyen à certains droits civils élémentaires est largement handicapé par une sous-information ou un manque de compréhension des procédures.
Les mécanismes de redevabilité et de transparence sont absents du fonctionnement administratif et rendent l’administration opaque : les services d’encadrement et de contrôles internes sont défaillants et il n’existe pas de système de justice distributive.
Ainsi, la RDC se place 154e sur les 176 pays recensés dans l’Indice de perception de la corruption de Transparency International et à la 51e place, soit l’avant dernière, dans l’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique. La mal-gouvernance permet également d’alimenter les conflits violents de l’Est qui se jouent autour de l’exploitation des ressources naturelles.
Pour résoudre ces problèmes, il nous semble qu’il faut impérativement s’engager dans la voie ou l’itinéraire de l’orthodoxie des finances publiques, avec comme toile de fond la transparence, la redevabilité des gouvernants et la participation citoyenne, ainsi que la lutte sans controverse du gaspillage, de l’impunité et de la corruption. Nul ne peut comprendre qu’un pays scandaleusement riche, ses habitants majoritairement croupissent éternellement dans la misère et la pauvreté. Il est donc grand temps, pour que la manière de gérer change, et que chacun ou chacune dans les limites de son pouvoir et ses prérogatives agisse réellement vers un changement d’attitudes et comportements pour promouvoir l la paix du cœur et d’esprit, la responsabilisation sociale et la participation citoyenne.
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