Dans le cadre du suivi de l’exécution du budget 2018,
l’Observatoire de la Dépense Publique a évalué le niveau de réalisation des recettes et de paiement des dépenses de l’Etat au premier trimestre 2018. De cette analyse il ressort que :
- Le budget du pourvoir central pour l’exercice 2018 est évalué, en recettes tout comme en dépenses, à 10.353 133 693 749 FC ou 5 710, 4 Milliards USD soit 13,0% du PIB et un taux de régression de 10,2% par rapport à son niveau de l’exercice 2017 arrêté à 11.524,5 Milliards de FC.
- Les recettes de l’Etat seront essentiellement tirées de la fiscalité;
- Lors de l’élaboration du Budget 2018, le coût moyen du cuivre revenait à 6.084,67 USD la tonne métrique ; le cobalt à 55.464,52 USD ; le baril du pétrole oscillé autour d’une moyenne de 53,98 USD, etc.
- La croissance économique en 2018 serait tiré au niveau du secteur primaire par la branche « industries extractives » avec une contribution à la croissance de 2%. Le PIB ressortirait à 4,4%.
Les produits des matières premières en hausse au premier trimestre 2018
A fin mars 2018, les cours de principaux produits intéressant l’économie congolaise ont globalement affiché une tendance à la hausse par rapport à décembre 2017 et par rapport à la période correspondante de 2017. Cette augmentation se présente de manière suivante :
- Le cours du pétrole (Brent) s’est établi en moyenne à 67,1 USD le baril, soit une progression de 4,7 % par rapport à fin décembre 2017;
- Le cours du cuivre s’est fixé en moyenne à 6.966,3 USD la tonne, à fin mars 2018, soit une hausse de 16,9 % par rapport à la période correspondante de 2017. Cette hausse s’explique notamment par le maintien de la demande chinoise en ce début d’année 2018 ;
- Les cours du cobalt et de l’or se sont fixés respectivement en moyenne à 82.265,5 USD la tonne et à 1.330,4 USD l’once, soit des accroissements de 83,5 % et 7,8 % par rapport à la période correspondante de 2017. La hausse du cours du cobalt est expliquée par l’essor de l’industrie automobile électrique qui continue à soutenir sa demande au niveau mondial. Pour ce qui est du cours de l’or, sa hausse fait suite aux incertitudes notamment sur la politique de Donald Trump ainsi que la reprise réelle de l’économie mondiale. Cette situation pousse les investisseurs à se réfugier dans l’or ;
- Les cours du blé, du maïs et du riz se sont établis en moyenne respectives de 447,7 Cts/boisseau, 137,0 USD la tonne et 12,2 cts/lb, soit des accroissements de 10,7 %, 4,2 % et 27,7 % par rapport à la période correspondante de 2017. Ces tendances restent liées aux conditions météorologiques favorables à la culture et à la récolte dans les grandes zones de production, notamment aux Etats-Unis.
Exécution des Opérations Financières de l’Etat
A fin mars 2018, la comptabilisation des opérations financières de l’Etat a affiché un excédent de 93,1 milliards de FC, résultant des recettes de 648,9 milliards de FC et des dépenses de 555,8 milliards. Comparé à la période correspondante de 2017, ce solde s’est amélioré de 103,8 milliards de FC.
Il y a lieu de relever qu’un montant de 118,8 milliards de FC des recettes de la DGI a été pré-affecté à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour les dépenses relatives aux élections et 37,3 milliards seulement ont été utilisés, dégageant une marge de 81,5 milliards en faveur de la CENI.
En excluant les recettes pré-affectées à la CENI et les dépenses affectées aux élections du mois sous analyse, le Trésor dégagerait un excédent de 11,7 milliards de FC.
En cumul annuel fin mars, les opérations financières de l’Etat se sont clôturées par un excédent important de 247,8 milliards de FC contre 231,2 milliards programmés.
S’agissant des ressources mobilisées durant le mois de mars 2018, il se dégage un accroissement de 96,0 % des recettes par rapport à la même période de l’année passée avec un dépassement de 26,1 % par rapport à leur prévision mensuelle. Au-delà de l’évolution nominale, cet accroissement s’est observé même en francs congolais constants.
Variation de la situation économique comme en 2016
En 2016, au terme de l’exécution de la Loi de finances au premier trimestre, Monsieur MATATA Ponyo, premier Ministre de l’époque a présenté au Parlement un collectif budgétaire. Le taux de croissance en 2016, qui passait de 9,0% à 6,6% à la suite de la dégradation de la conjoncture économique au niveau internationale était le motif principal, qui l’avait amenée à modifier le budget. Ce ralentissement s’est expliqué prioritairement par la baisse de la contribution au PIB de la branche industrie extractive. En effet, la contribution du secteur primaire dans le budget de l’Etat a passé de 5,5% de croissance en 2014 à 3,4 en 2015 et s’est situé à 1,9 en 2016.
Le cours du pétrole a enregistré une tendance baissière, il est passé de 111dollars US en décembre 2013 à 40 dollars US en mars 2016, soit une baisse de 65%. L’évolution des cours des métaux, notamment du cobalt et de cuivre, reste marquée par une tendance baissière. Le cuivre dont le cours est passé de 4.779,00 USD. L’once d’or quant à elle, se vendant à 1.250,00 USD. Pour ce qui est du cobalt, le prix de la tonne métrique s’est maintenu à 23.951,43 USD.
Ce qui avait pour conséquence, l’amenuisement de la loi de finances 2016 réduit à CDF 6.694,5 milliards contre CDF 8.476,4 milliards prévus par la Loi de Finances initiale, soit un taux de régression de 21,0%.
Face à ces constats, l’ODEP invite le Gouvernement à présenter, un collectif budgétaire au parlement, conformément aux articles 26 et 27 de la Loi relative aux finances publiques. Ceci permettrait au parlement d’orienter les excédents budgétaires enregistrés à d’autres dépenses prioritaires, notamment celles des élections et des services sociaux de base.
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