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La loi des finances 2020 a été voté en équilibre en recettes et en dépenses à 18.545,2 milliards de CDF (11 milliards USD),

un taux d’accroissement de 79,1% par rapport aux prévisions de la loi de finances 2019, arrêtées à 10.352,3 milliards de francs congolais. Après un mois d’exécution, le Plan de trésorerie du Ministère des finances, a présenté les prévisions des recettes avec une baisse de 4.676 milliards de CDF (2,771 milliards USD), ramenant la loi de finances à 13.869 milliards de CDF (8,221 milliards de dollars américains). Ce plan de trésorerie a été élaboré, à la demande du fonds monétaire international pour gérer les équilibres budgétaires et éviter tout recours à la planche à billets.

En ce qui concerne les dépenses du Budget générale, ce PTR résulte de la prise en compte des tendances défavorables de la conjoncture actuelle. Il retient les recettes courantes à 9.195,6 milliards de francs congolais (5,450 milliards USD), contre 13.678,1 milliards de FC (8,107 milliards USD), prévues par la Loi des finances 2020, soit une baisse de 32%.  Il en résulte un déficit de 350 milliards de CDF à couvrir par l’émission des bons de Trésor à souscrire par les banques commerciales.

Malheureusement, le 24 avril, les experts des Ministères du budget et des finances se sont accordés pour un PTR et un PEB actualisé, qui prévoient à la baisse les ambitions des dépenses de l’Etat. Selon ces outils de travail, il s’observe un volume des dépenses de  2 095 milliards de CDF (1,241 milliards USD), contre recettes publiques à mobiliser de 1 870 milliards de CDF (1,108 milliards USD) pour la période d’avril-Juin 2020. Même si le gouvernement envisage de combler ce déficit par les bons du trésor, les appuis du FMI et la planche à billet, il sera difficile de sortir de cette situation, d’autant plus que les dépenses contraignantes ont augmenté depuis janvier 2020. Elles sont passées de 78% en janvier 2019 à 92% en janvier 2020, suite aux ajustement des salaires représentant 72% du montant global des recettes de la période, le fonctionnement des institutions de 36% et de 4% sur la rétrocession aux régies financières, renseigne les statistiques du Ministère des finances.

Impossible de tenir des promesses

Selon le rapport du Ministère des finances du premier trimestre 2020, sur les prévisions linéaires de 4.636,3 milliards de francs congolais (2,7 milliards USD) à fin mars 2020, les opérations financières ont connu un faible niveau de recettes des régies financières de l’ordre de 530,0 milliards CDF (314,167 millions USD) contre les dépenses de 623,0 milliards de CDF (369,294 millions de dollars). En cumul annuel, la situation financière de l’Etat est déficitaire de 312,7 milliards de CDF (185 millions USD).

Pendant la même période, suite aux recours à la planche à billet, les réserves de change de la Banque Centrale se sont situés à 869,88 millions de USD. Elles représentent une couverture d’environ 3 semaines d’importation des biens et services, soit un niveau inférieur au minimum requis de 3 mois d’importations dans le cadre des critères de convergence macroéconomique de la SADC et du COMESA. Le recours à une ligne de crédit rapide a permis au gouvernement de se faire une santé financière de 363,27 millions USD pour améliorer la balance de paiement et faire face aux effets du coronavirus.

Le choc se fait sentir sur la cadre macroéconomique

Depuis le début de l’année, l’économie congolaise peine à s’en sortir. Extravertie, les mesures de confinement généralisées à travers le monde ont réduit les capacités du pays à faire face à ses problèmes. Selon le Fonds Monétaire international, la RDC va connaitre une contraction de -2,2%, soit une baisse de son PIB de moins de 50 milliards USD. Alors que les prévisions actualisées du gouvernement prédit une croissance de 1,1% à la clôture de l’année 2020. Le solde global d’opinions est tombé à 7,6% en mars, venant de 0,3% le mois précédent.

Sur le marché des biens et services, les effets négatifs liés à la pandémie du Covid-19 se font ressentir sur le rythme de formation des prix intérieurs. Sur les différents lieux de négoce, le taux de change a basculé à 1.870 francs congolais, depuis le lundi 27 avril. Le taux de change de situe à 1.770 FC à la vente contre 1.800 FC à l’achat au cours de la période sous examen.

Les cours des matières premières exportées ont connu une chute vertigineuse au premier semestre. Face aux effets néfastes du coronavirus, la plupart des autres produits de base ont vu leurs cours baisser aussi, à l’exception des métaux précieux comme l’or, qui ont bénéficié de l’aversion pour le risque.  Les cours du pétrole, du cuivre et du cobalt ont enregistré des baisses mensuelles respectives de 38,33%, 8,30% et 8,65%, s’établissant en moyenne à 34,22 USD le baril, 5.213,36 USD la tonne et 37.855,71 USD la tonne. La forte baisse du cours du pétrole vient également des tensions entre l’Arabie Saoudite et la Russie au sujet de réduction de l’offre. A ce jour, les cours se situent respectivement à 27,16 USD le baril, 4.563,00 USD la tonne et 36.754,94 USD la tonne.

L’économie mondiale est en récession. Tous les partenaires de la RDC sont fortement touchés. D’ores et déjà, deux pays du G8 sont entrés en récession. Il s’agit tout d’abord de la troisième puissance économique mondiale, en l’occurrence le Japon, dont le PIB a chuté de 1,6% au quatrième trimestre 2019 et devrait encore régresser au premier trimestre 2020. La zone euro devrait connaître une contraction de 7,5 % en 2020, contre une croissance de 1,2 % en 2019, tandis que la croissance en Chine devrait considérablement décélérer (de 6,1 % à 1,2 %).

Un collectif budgétaire sur la table

Selon une étude du FMI, les conditions financières mondiales se sont fortement tendues en 2020. Les investisseurs ont retiré plus de 90 milliards de dollars des pays émergents depuis le début de la crise, soit la plus grosse sortie de capitaux jamais enregistrée. Les marchés financiers d’Afrique subsaharienne sont également sous tension : les écarts de rendement sur les obligations souveraines dans la région se sont creusés de plus de 850 points de base depuis février 2020 et battent tous les records, la plus forte hausse étant observée parmi les pays exportateurs de pétrole; les émissions obligataires sont à l’arrêt, et tant les pays pré émergents que les pays émergents de la région sont aussi confrontés à des sorties de capitaux considérables.

A regard de ce tableau sombre, la RDC ne peut plus tenir. Considérant le comportement des régies financières au premier semestre 2020, l’ODEP estime que le gouvernement ne peut plus espérer mobiliser que 1,256 milliards de dollars USD d’ici décembre 2020, contre les dépenses de l’ordre de 1,477 milliards de dollars, creusant le déficit budgétaire de 221 millions de dollars.

Mais contrairement à l’ODEP, le gouvernement, tenant compte des prévisions du plan de trésorerie du deuxième semestre, espère mobiliser 3,324 milliards de dollars. Car, le gouvernement a renoncé à plusieurs recettes, en accordant des avantages aux entreprises frappées par des mesures de confinement due à la lutte contre le coronavirus, notamment suspension, durant une période de trois mois, de la perception de la TVA à l’intérieur sur la production et la vente des produits de première nécessité.

Il en est de même de toutes les missions de contrôle fiscal sur place, sauf pour les cas de flagrance avérée, touchant aux intérêts du Trésor public. Et ceci « après m’avoir saisi pour une autorisation préalable précise la correspondance ». 

A cela s’ajoute la surséance des actions de recouvrement forcé des arriérés fiscaux. « Il y a lieu de différer pendant cette période, en faveur des entreprises qui en feraient la demande, le délai de paiement sans pénalité », souligne le courrier du ministre des Finances.

Ces mesures porteuses de croissance au départ, ont rendu caduques les prévisions des recettes de l’Etat telles que formulées dans la loi des finances 2020. Ce qui démontre la nécessité d’un collectif budgétaire, en cours d’élaboration au niveau du gouvernement.

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